Les principales faiblesses du
secteur éducatif haïtien
En analysant le secteur éducatif haïtien, on peut relater un ensemble de faiblesses qui se trouvent à la base de ce secteur d’enseignement. Voici quelques faiblesses majeures qu’on y trouve :
Le système éducatif actuel n’a pas les moyens de sa politique : ni les moyens pédagogiques, ni les ressources humaines, pour garantir son bon fonctionnement, déplore Stimphil. La qualité de l’enseignement en Haïti est défavorable parce qu’un grand d’écoliers haïtiens se trouve en difficultés d’apprendre de façon significative dans certains établissements scolaires qui ne répondent pas vraiment aux normes éducatives.
L’identification des enfants est une autre difficulté, car les problèmes d’Etat civil handicapent l’accès à l’éducation. Tous les enfants n’ont pas l’accès à fréquenter un établissement scolaire adéquat, c’est ce qu’on appelle dans le langage courant les écoles « BOLET ». On les donne une telle appellation parce qu’il n y a ni des ressources pédagogiques ni des ressources humaines et financières disponibles pouvant assurer une éducation de qualité aux élèves qui fréquentent ces écoles.
« Aucun enfant ne peut entrer dans un établissement scolaire sans une pièce d’identité. Seulement, les enfants naissent sans avoir été identifiés. Et les récentes catastrophes, qui ont frappé le pays ont rendu cela encore plus compliqué », remarque Norbert Stimphil.
Les estimations officielles font état de 500 mille enfants, en âge scolaire mais qui n’ont jamais été scolarisés à cause du faible moyen économique de leurs parents ou du manque d’encadrement de la part des autorités politiques, c’est-à-dire, il n y a pas une politique éducative bien définie au sein de notre système éducatif.
Un autre défi pourrait être de pouvoir identifier ces enfants et les intégrer dans le système éducatif. Une éducation « obligatoire » passe inévitablement par là.
Mais, une fois dans le système, ces enfants risquent de se heurter à ce qui semble être son principal problème : la déperdition scolaire, dont le taux atteint 67%, d’après Stimphil, et qui est liée à des causes très variées, notamment économiques.
De plus, l’éducation en Haïti a un caractère « élitiste », juge-t-il. Parce que c’est un système qui sélectionne les meilleurs et qui rejettent les mauvais. Ceux qui méritent un accompagnement, du temps et du travail, sont rejetés. Or, ils représentent la majorité, dans tout système éducatif ».
Soulager les parents des coûts de l’éducation, mettre à disposition des matériels didactiques de qualité, des accompagnements en termes de manuels scolaires, des (sessions de) formations pour les professeurs, font partie, entre autres, d’ « une chaine d’actions », capables de garantir l’accès et de réduire le taux de déperdition scolaire.
Selon Stimphil, il existe plus de 20 mille établissements scolaires, ce qui représente plus que la demande qui se situe autour de 6 à 8 mille établissements. Une bonne partie de ces écoles ne sont pas publiques. Le tremblement de terre du 12 janvier 2010 a révélé l’anarchie du système dans ce domaine. Près de 5 000 établissements ont été victimes des secousses. La plupart ne respectaient ni les normes, ni les conditions requises pour l’apprentissage.
« Aujourd’hui, sur chaque 100 écoles, 85 appartiennent au secteur privé, à l’Église, aux ONGs. Donc, comme ça, l’Etat n’aucun contrôle, aucune capacité de contrôler la qualité de l’enseignement fourni par ces écoles », estime Antonal Mortimé, secrétaire exécutif de la Pohdh.
Il y a aussi de nombreuses faiblesses au niveau des enseignants car certains d’entre eux n’ont pas reçu une formation adéquate les permettant de remplir la tâche. En effet, la plupart des jeunes enseignants entrent dans le métier pour pouvoir se payer une autre formation qui leur garantira un emploi plus décent. Il se situe autour de 20% au niveau du fondamental. Le taux est plus élevé au niveau secondaire, parce que, le plus souvent, l’enseignant a une chaire de 6 heures… Il est soit avocat, soit ingénieur-agronome ou médecin. Il a un autre métier qui lui rapporte davantage », explique Edith Delouis. Donc, ce sont les principales faiblesses du secteur éducatif haïtien actuellement.
Source :www.alterpresse.org
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