Education à la citoyenneté démocratique



“Le vrai démocrate est celui qui, par des moyens purement non-violents, défend sa liberté, par conséquent, celle de son pays et finalement, celle de l’humanité tout entière”( Mahatma Gandhi)


Avant tout, l’exercice de la citoyenneté se situe au Carrefour des appartenances socio-culturelles diverses et des valeurs universelles qui fondent les droits humains. En effet, le système d’enseignement est perçu comme un service social qui doit accomplir des fonctions complexes. Il cherche à former les élèves en fonction de diverses activités. Que ce soit au développement spirituel et de leur formation en tant que citoyen.
Tenant compte des changements rapides dont on parle au niveau de la société, l’éducation pour une citoyenneté démocratique serait obligatoire. En fait, celle-ci présente une nouvelle problématique pour l’éducation, centrée autour d’une série de de valeurs considérées comme prioritaires. Ces grandes valeurs sont inculquées par le biais de l’école, dans la famille puis dans la société dans laquelle on évolue. On peut citer par exemple, la Démocratie, participation, responsabilité, coopération et communication etc…
De plus, une acception consensuelle pour le concept d’éducation positionne contre celui qui nie les valeurs de la démocratie, la préoccupation pour la vie personnelle des individus en relation avec les contextes socio-politiques. Et cela peut donner une nouvelle voie pour le développement de la société démocratique par l’encouragement, de la réflexion critique, l’admission des points de vue, l’apprentissage pour élaborer des solutions non-violentes aux conflits.
Dans le cadre de ce travail, nous allons présenter les différentes facettes pouvant nous conduire vers de nouvelles réflexions sur une telle thématique a savoir : « Démocratie et Education ». D’abord, en tout premier lieu, on va voir les perspectives historiques de la Démocratie et de l’Education, deuxièmement, la conception démocratique a l’école et finalement, les problématiques de la démocratie en Haïti et de donner de nouvelles perspectives.
Ainsi, par une analyse des idées de certains auteurs, on va essayer d’aborder un tel sujet.


I-PERSPECTIVES HISTORIQUES
Origines de la Démocratie
L’histoire de la démocratie remonte à l’Antiquité. Le concept de la démocratie est sujet à controverse, et a connu des définitions et applications très différentes suivant les époques.
Selon l’historien Congolais Didier Moe Loeme Tchikambou, le grec Solon ( 640-558 AV J C), le premier législateur de la démocratie européenne , mais en ce qui concerne les premières traces de  de la démocratie sur terre, c’est au cours de son voyage en Egypte qu’il a connu la première fois cette notion ‘égalité entre les êtres humains. En effet, la démocratie prend ses racines principales dans les reformes engagées autour de la cité d’Athènes dans la Grèce Antique autour du Ve  siècle AV JC. Bien que la démocratie athénienne soit aujourd’hui considérée comme ayant été une forme de démocratie directe, elle faisait coïncider deux organisations très différentes.
D’une part, une Boule regroupant environ 500 citoyens tires au sort, charges de recueillir les propositions de lois présentées par les citoyens puis préparer les projets de lois. Et d’autre part, l’Assemblée des citoyens ( Ecclésia). Alors, l’histoire contemporaine de la démocratie et les conflits actuels démontrent que, la culture démocratique a rarement été suffisante pour entraîner une transition de la dictature vers la démocratie en l’absence de tradition politique et d’une plus grande formation progressive des institutions.
Des démarches tentent une plus grande implication des citoyens dans la politique c’est ce qu’on appelle « la démocratie participative ». Pour cela, Jean Baechler définit la démocratie comme  étant un régime politique parmi d’autres, un régime naturel a l’espèce humaine mais qui exige certaines conditions pour exister. C’est donc, un régime politique ou le pouvoir est détenu par des acteurs individuels ou collectifs qui délèguent pour le bien commun. C’est pourquoi qu’Oscar Wilde affirme que « La démocratie c’est l’oppression du peuple par le peuple ». Considérée comme étant la fonction sociale, c’est-à-dire la dimension culturelle, John Dewey la définit comme un mode de vie des citoyens, leur égalité et leur liberté.
Origines de l’Education
Dans l’Antiquité, ce terme désigne les disciplines intellectuelles fondamentales dont la connaissance depuis l’Antiquité hellénistique et romaine était réputée indispensable a l’acquisition de la haute culture. Lorsque, après une période de déclin, la culture se réveilla en occident au moment de la renaissance carolingienne, l’enseignement des disciplines, reprit dans les écoles monastiques et cathédrales.

Au Moyen- Age, les universités qui apparaissent et se multiplient au cours des trois derniers siècles du Moyen-Age sont des institutions profondément originales a tous égards. En outre, depuis la fin du XIXème siècle, les nécessites de la réparation des époques dans les programmes d’enseignement ont généralisé l’usage de la périodisation. Les historiens admettent généralement la pertinence d’un millénaire médiéval, du  IVème au XXVème siècle.

En réalité, c’est à partir de la fin du XVIIIème siècle, au sein des sociétés européennes en évolution, que l’éducation allait se manifester a la fois comme un  enjeu social, comme une composante de la croissance économique, comme une organisation nationale, comme une idée régulatrice et un projet de gouvernement. Cela veut dire que l’éducation a pris ses fondements dans des nombreuses réflexions philosophiques (ses finalités) et auprès du gouvernement comme les hauts fonctionnaires qui sont responsables les projets d’éducation (ses finalités, ses buts et ses objectifs). Egalement, il était dès lors prévisible que le propos sur l’éducation en vint à s’inscrire dans l’histoire. On affirme que, « L’éducation est un art dont la pratique a besoin d’être perfectionnée par plusieurs générations[1] ». A ceci, on pourrait ajouter que l’éducation c’est le développement de toutes les facultés d’un individus en vue de lui permettre de vivre comme une personne humaine non seulement pour la génération actuelle, mais aussi pour les prochaines générations ( une philosophie d’éducation projetée vers l’avenir).




II-CONCEPTION DÉMOCRATIQUE DANS L’ÉDUCATION

A)    Conception de Pascal Couchepin et de Jean Romain
La démocratie étant un système politique exigeant, la marche d’un monde souvent chaotique, le progrès pour être géré et digéré sans désarroi réclame des citoyens plus d’éducation, plus de maîtrise de leurs passions, plus de connaissances générales qu’un autre système puisque ces citoyens sont amenés a participer concrètement a l’évolution du pays. Ils sont à la bases de décisions importantes et vous avez-vous-même parle d’utopie démocratique pour souligner à quel point la confiance en un  homme éduqué était centrale. Or, on a vu que la maîtrise des progrès techniques demande de la part  des gens une réflexion plus nourrie, une culture plus solide. C’est le rôle de l’école d’assurer  cette culture de base à tous les enfants.
Progrès, démocratie et éducation sont lies. Certains y ajoutent encore la justice sociale, car sans elle la démocratie périclite, c’est-à-dire, elle va a la ruine. La manière de réaliser cet équilibre, c’est une forme d’éducation accessible à tous. Or, la confusion a été de penser qu’une éducation accessible à tous équivalait au droit de chacun a un diplôme, et si on n’arriverait pas à donner à chacun le diplôme, on interdit le redoublement et on supprime les notes. Cela nous parait erroné.
Est indispensable, une école qui donne des chances a chacun en fonction de ses moyens. Une élite doit être issue des écoles, mais ce n’est pas une élite organisée en classe sociale, mais une élite intellectuelle et républicaine. Le droit aux études n’est le doit au diplôme ni à la réussite.
C’est cela même. On a fait de l’école une sorte de  champ d’expérimentation pour innovations pédagogiques et cela augmente la confusion. Mais, on est aussi convaincu que le progrès pédagogiques existe et que de bonnes choses sont apparues au cours des recherches de ces deux décennies, en ce qui concerne les méthodes. Simplement on ne peut pas confier l’école a un petit groupe de gens qui sont à la pointe d’une certaine réflexion pédagogique et qui décident d’utiliser l’école comme un laboratoire de leurs théories. En politique, si vous mettiez à confier des sociétés à des politiciens qui entendent faire des expériences de pointe, on aboutirait probablement au chaos.
IL ne faut pas confier l’avenir de l’école à ces petits groupes de pilotage. L’école doit évoluer en permanence mais ne pas être reformée en permanence. Qu’est ce qui, selon vous, est fondamental à enseigner à l’école ?
Enseignement de l’histoire, des lettres et des savoirs de base au fond on appelait cela l’humanisme (position philosophique qui place la personne humaine et ses valeurs au-dessus de toutes valeurs). C’est à vous les enseignants (tes) d’aider l’enfant à développer le sens d’humanisme chez lui par le biais de l’école, dite  démocratique. Enfin, sans vouloir parler d’obligation de résultats, on peut  et doit améliorer l’école chez nous en mettant les enfants  dans des situations de découvrir eux-mêmes ses grandes valeurs inculquées et enseignées à l’école.
B)    Conception de John Dewey et Marcel Gauchet ;
Comment faut-il penser les relations entre éducation et démocratie ? Comment définir l’expérience démocratique de l’éducation qui se généralise aujourd’hui ? Alors, l’œuvre philosophique de Marcel Gauchet offre quelques réponses à ces questions mais laissent aussi dans l’ombre certaines difficultés. La plus importante est d’ordre épistémologique : quelle réforme de l’entendement requièrent les sociétés démocratiques ? De ce point de vue, l’œuvre de John Dewey nous intéresse particulièrement. De fait, cette œuvre est incontournable pour qui veut définir l’expérience démocratique de l’éducation.
Lorsqu’on cherche à penser l’éducation moderne, on se heurte d’emblée a la difficulté suivante : comment apprécier la complexité des questions sans s’égarer, comment prendre en considération les évolutions sociales récentes sans risquer l’émiettement des discours ; comment tenir compte de la dimension empirique des phénomènes envisages sans pour autant renoncer à une forme de totalisation absolument nécessaire? Des  questions toutes bêtes, mais nous conduisent dans de nouvelles réflexions sur la qualité de l’éducation moderne. La question ici posée est bien celle de la grille d’intelligibilité qu’il s’agit de privilégier des lors qu’on prétend penser à l’école, et plus généralement ce qu’il faudra appeler l’expérience démocratique de l’éducation. Plus précisément, comment penser l’éducation des modernes, qui est essentiellement démocratique, sans tomber du cote de l’expertise du système éducatif ? En effet, les travaux consacres a l’éducation sont innombrables mais rares sont les interprétations qui, tout en considérant les réalités historiques et sociales, rendent possible une appréhension globale et historique des phénomènes considérés.
Il nous ressemble que le travail de Marcel Gauchet s’inscrit dans cette double perspective en ce que, d’une part, il envisage les relations nouvelles et complexes entre dynamique démocratique et l’éducation et en ce que, d’autre part, il donne à cette expérience démocratique de l’éducation toute sa profondeur historique, toute sa consistance historique et philosophique. Le problème traite par Marcel Gauchet serait donc le suivant : une expérience démocratique de l’éducation se dessine mais nous peinons a préciser  les contours dans la mesure où les relations entre la démocratie et l’éducation sont à la fois absolument nécessaires la démocratie est une démopédie et, dans les faits comme dans les idées, relativement antagonistes la dynamique démocratique semble s’opposer à l’acte même de transmission et d’enseignement. Cette ambivalence démocratique est au cœur de la philosophie de politique de l’éducation élaborée par Marcel Gauchet.
Depuis plus de vingt ans, ces questions ont nourri en partie les travaux de Marcel Gauchet, travaux explicitement orientes vers la construction d’une philosophie politique de l’éducation. Élucider et interroger l’expérience démocratique de l’éducation, autrement dit éclairer «  cette idée diffuse, mais omniprésente que notre société a de son école possible et son école souhaitable », tel a été l’effort poursuivi, a l’intérieur d’une œuvre qui, pour cette raison, demande à être méditée et soumise à critique.
Marcel Gauchet proposait d’interpréter les débats de l’époque en privilégiant un point extraterritorial, par rapport auquel la dénonciation de Milner  pouvait apparaître par trop hexagonale et limitée dans son objet.
Dans une nouvelle étude intitulée «  Education, Démocratie, Philosophie » (2002), Gauchet précisait sa pensée en distinguant des strates de l’éducation et en avançant l’hypothèse du retournement de la démocratie contre elle-même. Les rapports principaux de ces deux études peuvent se schématiser comme suit :
-          Un lien postule, qui reste à élucider, entre la démocratie moderne et les évolutions de l’école et de l’éducation.
Pour comprendre les enjeux contemporains de l’école, il est indispensable de se pencher sur les métamorphoses de l’individualisme dans la société démocratique. Plus précisément encore, s’agissant de l’institution scolaire et des difficultés qu’elle rencontre pour préserver sa légitimité (ce que François Dubet appelle la « désinstitutionalisation », Marcel Gauchet affirme que la question ne peut être pleinement saisie et analyse que si on l’envisage sous l’angle de la « société des individus ». Ainsi, la question peut-elle se formuler de la façon suivante : comment articuler, dans une «  société des individus », les droits individuels et leur défense  et l’affirmation nécessaire d’une contrainte  collective ? Marcel Gauchet propose  ainsi un déplacement majeur qui favorise et rend possible un renouvellement  du regard sur l’école et sur l’éducation : au lieu de se cantonner dans l’aire des polémiques scolaires et éducatives, il invite à considérer «  la crise et la mutation de l’école comme indicateurs de la difficulté centrale de notre société a se représenter elle-même et à figurer son action.
-          Corrélativement, chez Jean-Claude Milner, était ramené au temps court de l’évènement politique est ici envisage dans le temps de la longue durée des sociétés démocratiques  modernes.
Au rebours de ce qui peut s’inscrire dans le nombre de travaux consacres a l’école, les tensions qui traversent «  l’éducation des modernes » ne sont pas ici rapportées prioritairement à des contraintes économiques, sociales ou démographiques. Pour le dire plus nettement encore, la crise de l’école n’est pas un élément parmi d’autres d’une crise plus générale du capitalisme moderne. A la limite, on peut même dire que ces causalités souvent invoquées font écran a la compréhension d’une crise qui doit être prioritairement caractérisée comme intellectuelle ou philosophique : s’il est une explication qui interdit de comprendre ce qui joue autour de l’institution scolaire d’aujourd’hui, c’est celle que délivre la pseudo-dénonciation de l’asservissement de l’économie.[…] le problème de l’école s’inscrit dans une transformation d’ensemble de nos sociétés, économie comprise mais pas seulement dans l’économie, ni forcement dans l’économie.
En prenant au sérieux le discours de la démocratisation, en scrutant les métamorphoses de l’individualisme démocratique dans la société elle-même travaillée par un processus de sécularisation, en examinant les  transformations que connaissent les institutions scolaires, Marcel Gauchet promet de donner corps à ce qu’il est permis d’appeler , a titre problématique au moins, une expérience démocratique de l’éducation, en même tems qu’il annonce une interrogation sur la démocratie moderne « l’école fonctionne elle-même comme un laboratoire des questions posées a la démocratie par le développement  même de la démocratie.

Expérience démocratique de l’éducation
Avant de proposer, avec exemple de l’expérience démocratique de la langue, une lecture complexe de la réalité sociale, il faut évoquer préalablement une question épistémologique d’importance. Notre référence sur cette question sera John Dewey auteur notamment de deux livres : « Démocratie et Education » et «  Reconstruction en philosophie et source d’aspiration pour le pragmatisme Américain ».
Il nous faut préciser ici, avant de commencer, l’usage que nous faisons de la pensée de John Dewey. Pour dire les choses nettement, nous ne pensons pas que la pensée de John Dewey puisse à elle seule résoudre les difficultés philosophiques et politiques que nous avons invoquées. Nous ne prononçons donc pas en faveur du pragmatisme américain contre une tradition philosophique plus européenne. Simplement le travail de John Dewey nous intéresse en ce qu’il affirme avec force une révolution démocratique, avant  d’être une révolution philosophique, est de nature épistémologique.
Notre tâche  est donc d’élucider et expliciter cette révolution épistémologique, d’en préciser les éléments principaux avant d’entrer le détail des doctrines nouvelles. Plus précisément, ce que John Dewey affiche est bien une position résolument relativiste et historique de la pensée et des régimes de vérité, position qui condamne par avance les tentations an-historiques et permet de cerner les contours de ce que pourrait être une pensée moderne. Ainsi, nous voulons a présent prendre au sérieux la question que nous pose John Dewey et si les difficultés que nous éprouvons a penser l’expérience démocratique de l’éducation étaient moins philosophiques qu’épistémologiques ; et si, pour comprendre ou saisir intellectuellement  cette expérience démocratique de l’éducation, il fallait au moins montrer aux enfants l’importance de l’éducation a la citoyenneté dans nos écoles.

 









[1] Emmanuel Kant, Traité de pédagogie (œuvre posthume 1803).


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