Le système éducatif haïtien comprend plusieurs ordres d'enseignements, dans cet article nous allons voir comment chacun de ces ordres d'enseignement se fonctionne en vue d'assurer une meilleure éducation pour les écoliers haïtiens.
Les ordres d'enseignement
La plupart des établissements d'enseignement en Haïti dépendent du domaine privé, soit d'Églises, soit de partenaires internationaux (Canada, France, ou États-Unis), et totalisent 90 % des jeunes scolarisés.
Le système éducatif haïtien comprend les secteurs non formel et formel . Le premier s’occupe de l’alphabétisation et la post-alphabétisation des personnes âgées de 15 ans et plus. Quant au deuxième, il s’organise selon cinq grands niveaux :
1) l’éducation préscolaire;
2) l’enseignement fondamental
3) l’enseignement secondaire,
4) l’éducation professionnelle
5) l’enseignement supérieur.
Elle s’adresse aux enfants de 3 à 5 ans, n’est pas obligatoire. Elle vise l’éveil et la stimulation de l’enfant aux plans émotionnel, physique et social.
En 2007, le sous-secteur préscolaire a été identifié comme étape importante de la vie de l’enfant et de son développement . Cet engagement de l’État permettra, entre autres, de mieux préparer les enfants par des aptitudes sociales et cognitives - à une bonne transition vers le fondamental et, par voie de conséquence, mieux combattre l’échec scolaire dans les deux premiers cycles.
II-Enseignement fondamental
Haïti compte 15 200 écoles primaires, 90 % étant dirigées par des communautés locales, des organisations religieuses, ou des ONG.
Le taux de fréquentation est de 67 %, mais seuls 30 % atteignent la fin du système primaire.
L’enseignement fondamental doit être complet et organisé en trois cycles. Les deux premiers cycles qui vont de la première année fondamentale à la sixième année fondamentale (quatre ans pour le premier cycle et deux ans pour le deuxième), sont obligatoires et gratuits sur le plan légal . Ils forment l’éducation de base correspondant à l’enseignement primaire (dans le système traditionnel) et concernent les enfants âgés de 6-11 ans. Le troisième cycle, rattaché aux premiers, regroupera les trois premières classes du secondaire traditionnel de 7 ans dont la réorganisation est en expérimentation depuis 2007. Après trois ans de scolarisation, ils subissent un examen officiel de neuvième année qui donne accès à l’enseignement secondaire du territoire. La réalité aujourd’hui est que la quasi-totalité des écoles fondamentales n’ont que les deux premiers cycles. Ces années d’enseignement sont sanctionnées par une attestation d’éducation de base qui est une mesure transitoire en attendant la généralisation et l’obligation de l’enseignement fondamental complet qui marquera la rupture définitive avec le système traditionnel.
III-Enseignement secondaire
Environ 20 % des enfants d'une classe d'âge y sont inscrits.
Le sous-secteur du secondaire, dans l’esprit de la réforme Bernard de 1982, devait faire l’objet d’une réorganisation où les trois premières années d’études seraient rattachées aux deux premiers cycles du fondamental et l’enseignement dispensé en quatre ans serait organisé en trois filières :
a) une filière d’enseignement général qui prépare des élèves à la poursuite d’études supérieures ;
b) une filière d’enseignement technologique qui formerait des techniciens pour le marché et ;
c) une filière d’enseignement pédagogique dont la vocation serait de former des enseignants qualifiés au plan académique et pédagogique, pour intervenir dans les deux premiers cycles de l’enseignement fondamental.
Il est à noter que le ministère de l'éducation nationale et de la formation professionnelle (MENFP) prévoit dans son programme organisationnel (P.O) le pilotage d’un nouveau Secondaire de quatre ans avec des filières différentes.
IV-Enseignement professionnel
La formation professionnelle à l’heure actuelle représente pour Haïti un atout, mais aussi une pierre d’achoppement. Car, une école professionnelle ne fonctionne pas à l’instar d’un simple collège. Celle-là doit sans cesse faire face à de nombreuses exigences telles que : le renouvellement des équipements techniques, la qualification constante des formateurs dans les technologies les plus récentes qui ordinairement réclament des dépenses exorbitantes. Or, les dépenses souvent consenties par les gouvernements locaux sont habituellement très dérisoires et d’autre part, on a affaire à des destinataires qui pour la plupart proviennent des parents de très faibles moyens économiques
La réforme de ce sous-secteur, envisagée depuis 1989, pour le rendre plus pertinent et plus efficace, n’a pas eu de suite pour diverses raisons. En 1997-1998, plus de 7 ans après ces premières tentatives de réforme, le plan national d'éducation et de formation (P NEF) a fait de la formation professionnelle sa seconde priorité et a engagé une démarche de réforme qui, malheureusement, est restée en plan.
L'éducation supérieure est dispensée dans des universités et dans d'autres institutions privée. Elle est sous la responsabilité du ministère de l'éducation. Les universités sont .
L’enseignement supérieur en Haïti est composée d’une part, du secteur public qui comprend l’Université d’État d’Haïti, les universités publiques établies dans certaines villes de province ainsi que d’autres institutions publiques d’enseignement supérieur rattachées à des ministères particuliers, et, d’autre part, du secteur privé comprenant également un nombre de plus en plus élevé d’universités et d’institutions d’enseignement supérieur
L’université , a la noble mission de préparer les ressources spécialisées pour le développement du pays.
Formation
des maîtres
En 1979, le ministre de l’Éducation Nationale de la
Jeunesse et au sport, Joseph Claude Bernard, a entrepris lui aussi une réforme
éducative visant de grands changements dans le système particulièrement la
formation des maitres.
Selon les objectifs de cette réforme, les maitres devraient être recyclés
progressivement pour appliquer les nouvelles méthodes et les programmes de
l’enseignement fondamental. Pour les encadrer, des centres de formations
professorales devaient être multipliés à travers les districts scolaires du
pays. Or, d’après les statistique du ministère de l’éducation nationale de
1993/ 1994, 43,6 % des instituteurs du secteur public sont des diplômés de
l’école normale d’instituteur, 22,8 % ont le certificat d’aptitude
pédagogique (CAP) et 33,6 % ne sont pas qualifiés. Selon une étude de la
PHONEP de la même année, dans le
secteur privé, 32,9 % des enseignants du primaire sont des normaliens et
67,1 % ont un niveau d’étude inférieur au brevet d’études primaires
(quatrième secondaire). Les enseignants des milieux urbains et suburbains sont
plus qualifiés que ceux des zones rurales, car 18 % des derniers contre
3 % des premiers ont un niveau de formation égal ou inférieur au cours
moyen deux (CM2, i.e., 6e année fondamentale).
En 1995, sur 2 747 enseignants du niveau secondaire,
360 soit 13 % avait un diplôme de l’école normale supérieure ; 500
soit 18 % ont un autre diplôme universitaire ; 1 315 soit
48 % ne possède que le diplôme du baccalauréat et la formation des autres
556 enseignants n’a pas été identifiée. Entre 1990 et 1995, la catégorie des
enseignants bacheliers est passée de 38 % à 48 % de la population
enseignante du secondaire. Dans l’ensemble, les enseignants du secteur public
sont un peu mieux formé que ceux du secteur privé. Mais, les uns et les autres
manquent de formation.
Au niveau universitaire, la majorité des professeurs des
études supérieures sont des diplômés de licence ou de maitrise. Jusqu'à
présent, les facultés de l’université d’État et quelques nouveaux instituts
supérieurs et l’université privée délivrent seulement un diplôme de licence.
Dans quelques facultés exceptionnelles comme les Faculté des sciences humaines
et l’Ethnologie de l’université d’État commencent à former des étudiants au
niveau maitrise.
D’autres projets éducatifs succédant la reforme de
Bernard de leur cote ont mis l’accent sur la formation des maitres dans le
système éducatif haïtien. Le plan national d’éducation et de la formation a
beau insiste sur cette question de la qualité de l’éducation.
Cependant pour mieux accomplir la tâche, le ministère de l’éducation nationale
et de la formation professionnelle (MENFP) a mis sur pied tout un ensemble de
structures a cote de l’école normale supérieure pouvant prendre en charge cette
question de la formation des maitres. Telles : le centre de formation de
l’enseignement fondamental qui doit tenir compte de la formation des maitres
pour le troisième cycle fondamental, la formation initiale accélérée (FIA) et
École fondamentale d’application centre d’appui pédagogique (EFACAP) qui doit
assurer la suivi et l’accompagnement professionnel des maitres.
En 2013, un groupe d’enseignants et certains cadres du Ministère de l’Éducation
Nationale poursuivent leurs études en Maitrise en sciences de l’éducation dans
un programme de formation décentralisé par l’Université Laval du Québec en
partenariat avec l’Université Autonome de Port-au-Prince.
Source: sur https://fr.wikipedia.org/wiki/Syst%C3%A8me_%C3%A9ducatif_d%27Ha%C3%AFti